Sunday, June 2, 2013

Partir un jour


Je n’en peux plus. Cette vie ne me convient plus. Trop de pression. On attend trop de moi. Je n’arrive plus à m’endormir le soir, par peur de me réveiller le lendemain. Je n’arrive pas à me réveiller le matin car la journée qui m’attend me dégoûte. Ce rythme effréné au travail, avec 5 urgences par seconde demandant mon avis à moi, nommé expert technique d’une multinationale quelques mois plus tôt, m’étouffe. Ce besoin de me parler qu’ont mes amis, encore une fois de rechercher des conseils auprès de moi, me fatigue. Cette attention demandée par une famille que je n’ai pas choisi m’ennuie. Je suis à bout.

C’est décidé, je pars. Sans rien dire. À personne. Ni à mes parents, ni à mon supérieur, ni à ma fiancée. Je pars loin. À l’autre bout de la France, de l’Europe, du monde. Je ne sais pas où mais je pars. J’abandonne cette vie et je ne me retournerai pas. Je n’embarque aucun moyen d’être contacté, je ne prends que ma carte d’identité, du liquide et des vêtements, juste de quoi passer la frontière. Cette vie ne me convenait plus, depuis des mois. J’en étais devenu misérable. Je me suis laissé faire, il était temps que j’agisse.

Enfin. Je suis parti. J’ai juste disparu. Nouvelle identité, nouveau travail, nouvelle vie. Je n’ai plus d’attache, plus d’amis, plus de famille. Je suis libre. J’en suis à mon troisième pays en deux ans. Je ne veux plus d’attache. Plus de pression, plus de souffrance. Je veux juste vivre. Faire ce que je veux, quand je le veux, avec qui je le veux. Et dès qu’on attend quelque chose de moi je pars. Une promotion en tant que responsable d’équipe ? Je pars. Une nouvelle connaissance avec qui j’ai passé quelques nuits agréables ? Je pars. Une personne qui commence à se confier ? Je pars.

Je fuis.

No comments:

Post a Comment